Les publications à propos de sorties nocturnes fleurissent sur les réseaux
Et ça se comprend, la pratique nocturne peut offrir différents avantages :
– Possibilité de s’entraîner tôt le matin ou tard le soir quand on travaille en horaires réguliers et/ou qu’on doit concilier cette pratique avec d’autres impératifs (familiaux, sociaux, ou autre).
– Ambiance particulière, souvent magique !
– Moins de monde que la journée sur les itinéraires fréquentés.
Cependant une pratique nocturne du ski de randonnée comporte aussi des inconvénients importants :
– Un fort impact sur la faune, à des heures cruciales pour les animaux et où ils n’ont pas l’habitude d’être dérangés.
– Des conditions nettement plus compliquées en cas de sauvetage.
– Des risques extrêmement élevés si l’on skie sur des pistes en cours de damage !
Pour finir cette introduction, je précise que j’ai fait des randos nocturnes à plusieurs reprises, et que j’en referai !
Que personne ne se sente attaqué·e par cet article, il s’agit d’une réflexion (y compris sur ma pratique personnelle !) et aucunement de pointer qui que ce soit du doigt.
De nuit sur les domaines skiables
Soyons clairs : randonner sur un domaine skiable sans avoir l’assurance qu’aucun engin de damage ne travaille, c’est non seulement interdit, mais surtout irrespectueux du travail de damage et extrêmement dangereux !!
Heureusement de plus en plus de stations ont compris qu’en ouvrant chacune une partie de leur domaine un soir par semaine aux randonneurs et randonneuses, cela permettait aux gens de s’entraîner sans créer de situations dangereuses !
Lien vers les stations Valaisannes
Lien vers les stations Fribourgeoises
Vaud :
Les Diablerets : Parcours du Rachy, possible les mercredi, vendredi et samedi soir de 18h30 à 21h30
Leysin : Montée aux Fers le jeudi soir à 19h
Villars : Montée au Roc d’Orsay les mardi soir
La Lécherette : Monts Chevreuils par la piste damée (pas de damage avec câble), ou en rando classique + soirées pleine lune !
En complément : document astuces et règles de comportement pour le ski de randonnée sur les pistes.
En dehors des domaines skiables
En dehors des domaines skiables, vous n’aurez pas de problème de sécurité avec les dameuses, par contre la pression sur la faune est beaucoup plus forte !
En bon montagnard, j’abhorre les interdictions… (Et au rythme où on voit la pratique nocturne augmenter, je ne serais pas surpris que cela nous tombe dessus tôt ou tard !)
Et toutes les personnes ayant déjà goûté à la randonnée à la pleine lune me rejoindront probablement sur la magie du moment vécu dans ces conditions !
Pas question de proscrire cette pratique donc, mais il faut aussi être conscient qu’en montagne nous ne sommes pas « chez nous », et c’est encore plus vrai la nuit !
Voilà donc quelques idées (pas règles, idées !) pour profiter tout en ayant une pratique respectueuse :
– De jour comme de nuit, mais encore plus de nuit, suivre les recommandations de la campagne « Respecter c’est protéger »
– Pour de l’entraînement physique régulier, privilégier les randos en station citées plus haut, ou un footing, ou autre.
– Pour une sortie occasionnelle (pleine lune etc.), préférer des zones avec peu/pas de végétation, et rester sur les chemins si ça passe en forêt.
– Éviter de crier, la joie ne devient pas plus intense si on l’entend à 10km 😉
– D’une manière générale, avoir toujours la discrétion et le respect du milieu comme objectif principal.
La sécurité
Il faut être bien conscient·e qu’en cas d’accident en rando nocturne, les secours seront forcément plus lents et compliqués que de jour !
Les notions de base (mais si peu appliquées !) sont les mêmes, mais deviennent encore plus importantes la nuit :
– Ne pas partir seul·e, ou au moins informer quelqu’un sur l’itinéraire et les horaires prévus.
– Prendre quelques habits de réserve, en cas d’accident (même une bête casse de matériel !) l’hypothermie peut très vite s’inviter à la fête !
– Emporter une pharmacie, et si la zone n’a pas de couverture réseau, une radio ou un InReach (ou équivalent…) peuvent vous sauver la mise ! L’entraînement engendré par ce léger surpoids vous fera gagner 4 places à la PDG, promis !
– Soyez conscient·e de l’engagement augmenté par la pratique nocturne, c’est le moment de skier mollo et de profiter des lieux !
En conclusion
La rando nocturne n’est pas à bannir !
Mais il me semble important de l’aborder de manière humble et respectueuse, comme d’hab en fait 😉
Si vous connaissez d’autres stations qui permettent le ski de rando un ou plusieurs soirs par semaine, n’hésitez-pas à m’en faire part et je compléterai cet article !
Je serais également intéressé par vos réactions, expériences et réflexions au sujet de la rando nocturne en général (que ce soit en commentaire ou par message, comme vous voulez !).
Et ça sera tout pour la grosse tartine du jour (de pluie) !
Bon ski !
Supplément : le site « La belle route » recense pas mal d’itinéraires de ski de rando en station dans de nombreuses régions, ce n’est pas axé sur la rando nocturne spécifiquement, mais l’initiative est chouette, n’hésitez-pas à y faire un tour !