Le concept de la semaine de ski de rando "surprise", eh ben ça marche !
Malheureusement, ce genre de concepts n’attire pas les foules…
S’inscrire « à l’aveugle », sans savoir où l’on partira exactement, cela demande un peu de confiance et de lâcher prise, des denrées de plus en plus rares, mais tellement importantes si l’on veut profiter des bonnes conditions en montagne !
Le nombre d’inscription minimum était fixé à 4 personnes et je n’avais que trois motivé·e·s, j’ai décidé de maintenir la semaine malgré tout, et bien m’en a pris, parce que c’était tout bonnement exceptionnel !!
J’ai passé de nombreuses heures sur les cartes, les topos papiers et internet, les sites météo etc. à tergiverser de massif en massif sur tout l’Arc Alpin. Une belle semaine de ski de rando en plein hiver, c’est bien plus dur à organiser qu’au printemps, les conditions avalanche sont souvent plus instables, les refuges souvent non-gardés ou même tout bonnement fermés…
Et quand on décide de partir, il faut accepter que les plans vont peut-être changer en cours de route, ce qui est vrai au printemps l’est encore deux fois plus en hiver !
Je tiens donc à remercier Doris, Jean-Luc et Tobias de m’avoir fait confiance et permis d’organiser cette semaine mémorable 🙂
Petit arrêt poudreuse en chemin !
Avant de rejoindre la Vanoise, nous nous sommes arrêtés en route pour couper un peu le trajet. Stop dans le sud du massif du Beaufortain pour une magnifique randonnée au Quermoz.
Le Quermoz est une grande classique, le Pic Chaussy du coin, et en arrivant au parking bondé je me suis posé la question de la pertinence de mon choix…
Une fois de plus, il a suffi d’ouvrir les yeux pour trouver un sommet secondaire avec un splendide couloir gavé de poudreuse et sans aucune trace. Nous avons alors mis le clignotant, fait notre RTI afin d’éviter toute collision avec un skieur pressé de doubler, et quitté l’autoroute de la voie normale pour notre plus grand bonheur !
Pas un chat, et du ski de rêve !!
Le bémol de la journée, Tobias fait une mauvaise chute à 10m de la fin et se tord un genou, ce qui l’amènera malheureusement à nous quitter trois jours plus tard.
Cap sur la Vanoise !
Une fois la poudreuse du Quermoz digérée (à l’aide d’une planchette et d’une bière locale à la buvette du village !), nous mettons le cap sur le massif de la Vanoise.
Nous commençons notre petit périple par une nuit au refuge du Bois à Champagny-en-Vanoise, lieu d’accueil de la célèbre Gorzderette, compétition de cascade de glace mais surtout grosse fête où la déconne est reine, un événement que j’aimerais beaucoup vivre une fois ! À mettre sur la To Do List…
Le lendemain nous montons au refuge de la Glière, nous sommes seuls au monde, et ça va continuer comme ça jusqu’à la fin de la semaine !
Nous goûtons aux plaisirs des refuges non-gardés, la recette des gnocchis au bleu et aux noix que mon ami Cédric m’a fait découvrir fait des ravages, merci à lui 🙂
Nous mettons ensuite le cap sur le refuge de Plaisance, lui aussi non-gardé, mais déjà plus luxueux !
La montée au col puis au sommet de Roche Noire est d’une beauté époustouflante, et inutile de le rappeler, nous sommes seuls !
La redescente sur le refuge de Plaisance est quant à elle… dégueulasse ! Ben voui, ça arrive quand-même de temps en temps…
Une belle nuit au refuge et nous redescendons à Champagny pour transiter jusqu’à Pralognan pour la suite de la semaine.
Nous avons choisi cette journée pour faire la transition d’une partie du massif à l’autre, car la météo annonce de la pluie très haut et un réchauffement massif… Nous échappons à la pluie, pas au réchauffement. Du ski moyen donc, mais une descente originale, un bon burger à midi, et nous nous séparons malheureusement de Tobias qui a trop mal au genou pour continuer.
Deuxième partie de la semaine
Après le fameux burger, nous profitons de faire quelques courses pour les 4 derniers jours, et nous montons au refuge, que dis-je, à l’hôtel du Roc de la Pêche.
Les nouveaux gardiens nous accueillent chaleureusement, le confort du refuge nous fait du bien après les deux nuits en refuges non-gardés.
Les conditions ont radicalement changé le jour précédent !
Nous avons commencé par 3 jours de poudreuse hivernale, puis le jour de transition était très moyen, et là nous sommes au printemps. Qu’à cela ne tienne, faisons du ski de printemps pour la suite du séjour !
Nous profitons du Roc de la Pêche pour y passer deux nuits, entre lesquelles nous découvrons le Col du Génépy.
Ca devient presque lassant de le répéter, mais nous sommes absolument seuls, les conditions sont magnifiques, mais où sont donc passés les gens ?
Le col du Génépy nous oblige à trinquer… au génépi le soir venu, et ça tombe bien puisque c’est l’anniversaire de Doris !
Joyeux anniversaire 🙂
Ensuite nous mettons le cap sur le refuge de la Dent Parrachée.
Le refuge de la Dent Parrachée, toute une histoire !
Mon collègue et ami Patou m’avait prévenu, on ne sort pas indemne du refuge de la Dent Parrachée !
Notre foie se souviendra longtemps des tournées de génépi de Franck le gardien, mais notre coeur se souviendra longtemps de son accueil (avec son aide-gardienne, Anne si je me rappelle bien) et de ses histoires. Définitivement, le refuge de la Dent Parrachée est un lieu marquant, à découvrir si vous n’avez pas froid aux yeux !
Refuge de l'Arpont et retour sur Pralognan
C’est les jambes un peu lourdes et l’oeil vitreux (l’altitude sûrement…) que nous quittons le refuge de la Dent Parrachée pour rejoindre celui (non-gardé) de l’Arpont, avec lequel nous n’avons rien pêché.
Le passage du col de Labby (situé à côté de celui du Moine, décidément ce massif est taillé pour mon esprit malade !) est très esthétique, et la descente du glacier est superbe, c’est tellement beau que nous remontons un bout pour découvrir le début de la journée du lendemain.
Arrivés à l’Arpont, nous passons un bon moment à déneiger l’entrée (ah oui, j’ai oublié de dire que nous avons passé la journée seuls au monde, l’habitude…) et découvrons la crème du confort des refuges non-gardés !
WC intérieurs : check
Bois en abondance et fourneau efficace : check
Plaques à gaz surpuissantes : check
Lumière : check
Bouilloire électrique (si si !) : check
J’ai trouvé l’absence de jaccuzzi particulièrement problématique, on enlèvera une étoile sur refuge-advisor 😉
Nous sommes rejoints par 4 autres skieurs, ça fait presqu bizarre de ne pas être seuls au monde un samedi !
Au petit matin, nous mettons le cap sur le Dôme des Nants à environ 3500m, nous savourons cette journée que nous savons être la dernière d’une semaine exceptionnelle. Tout est beau, la montée est belle, la descente est magique !
C’est avec un sourire qui dépasse largement les oreilles que nous arrivons à Pralognan-la-Vanoise.
Un immense merci à Doris, Jean-Luc et Tobias d’avoir rendu cette semaine possible !!
2 réflexions au sujet de « Semaine rando surprise, la Vanoise ! »
Salut Nico,
Super récit qui me rappelle de bon souvenir surtout à la Dent de Parrachée. J’ai adoré la Vanoise en avril 2023 avec Manu et comme tu le dis si bien « seul au monde » enfin + ou -.
J’ai longuement hésité à m’inscrire à cette semaine surprise, je trouve ton concept super donc ne change pas et fais plutôt que les gens changent.
Bien à toi et j’espère à une prochaine sortie guidée.
Salut Corinne,
Merci beaucoup pour ton commentaire et tes encouragements 🙂
À une prochaine pour une sortie, avec plaisir !
Nico