Le récit d'une superbe semaine d'escalade dans le massif des Météores (Grèce), une grimpe incroyable dans un cadre qui ne l'est pas moins !
Cela fait bien longtemps que je désirais découvrir les Météores !
Ce massif Grec est connu loin à la ronde pour ses superbes monastères accrochés aux flancs des parois, mais également pour ses voies d’escalades atypiques sur un rocher de type « poudingue » (des galets plus ou moins bien tenus entre eux par une espèce de ciment. Oui je sais, là comme ça, ça ne fait pas rêver ! Mais je vous assure que ça vaut le coup 😉
De la difficulté à choisir ses vacances
L’été indien incroyable auquel nous avons eu droit cette année nous a plongé dans un affreux dilemme d’enfants gâtés : mais où donc partir en vacances ? Il fait beau partout !!!
Fort heureusement, le froid commençant à sévir sous nos latitudes nous a un peu aidé dans notre choix.
Seul bémol, l’avion s’avérait pratiquement indispensable : pour ma part j’essaie autant que possible de l’éviter pour des raisons écologiques, Julie quant à elle se sentirait plus à l’aise dans un 9b grailleux en solo que dans un avion, ceci dit les 20h de bagnole ajoutées au ferry à 1300 euros et presque autant de temps ont bien vite calmé mes hardeurs et ses horreurs !
Athènes et arrivée aux Météores
Bon, pas de bol, entre la réservation des billets et notre arrivée, la météo a changé et on commence par quelques jours de pluie…
C’est pas bien grave, on en profite pour visiter un peu Athènes avant de monter au nord.
Une fois arrivés aux Météores, il reste deux jours de météo pas top, on arrive à sauver le premier sur une petite falaise calcaire pas très loin dont le nom m’échappe, et le second est consacré à la visite d’une bonne partie des monastères.
Ça, c’est fait, on peut grimper pour de vrai maintenant ?
Tenir les prises ou lâcher prise ? Question de philosophie !
Ça y est, il fait grand beau, et ça va durer jusqu’à la fin de notre séjour !
Une première voie sur la falaise de Doupiani nous met dans le bain !
C’est beau, c’est équipé loin mais intelligemment, le rocher est déroutant au début mais franchement pas mauvais (aucune vraie prise cassée de tout le séjour, quelques gravillons par-ci par-là mais rien de méchant…)
Il faut clairement avoir de la marge par rapport au niveau des voies que l’on choisit, il y a en moyenne entre 1 et 4 points par longueur (mais aussi des fois 8, et des fois 0 😋)
Lâcher prise donc pour grimper sereinement, mais ne pas trop les lâcher non plus sous peine de se prendre un vol Météorien !
Après l'acclimatation, le pied !
L’escalade aux Météores, ça demande un petit temps d’adaptation au début, mais bien vite ça devient juste le pied géant !
L’engagement est certes réel, mais finalement pas si extrême que ça, les (rares) points sont solides et posées aux bons endroits, et si on reste humble par rapport à ses ambitions, on se fait juste plaisir dans cette escalade qui demande un peu de flair et de jugeote !
Les voies ne sont jamais bien longues (une dizaine de longueurs grand max, mais le plus souvent ça tourne autour des 4-5 longueurs), ce qui laisse le temps de visiter les monastères et d’avoir un rythme de vie « vacances ».
C'est pour qui ?
Avec guide, vous adorerez les Météores si :
– vous aimez les longues voies en second
– votre niveau tourne autour du 5c/6a en second au minimum
– vous aimez découvrir des styles de grimpe atypiques, ici pas de dévers à gros bacs ou de prises en couleurs, bourrin passe ton chemin !
Sans guide, vous adorerez les Météores si :
– L’engagement ne vous fait pas peur, avoir 10 à 20m entre les points c’est la norme ici.
– Le 6b/6c est « acquis » (sous-entendu, ça passe pratiquement toujours et en étant à l’aise).
– Vous êtes à même de vous débrouiller dans un terrain parfois un peu aventureux (rien d’extrême mais il faut un peu d’adaptation à gauche à droite…)
Quelques tips :
– Pour le logement préférer le village de Kastraki à la petite ville toute proche de Kalampaka, bien moins sympa. À Kastraki il y a de tout, du camping aux hôtels en passant par les AirBnB.
– Prendre quelques friends, certaines voies en nécessitent plus (rare…), mais avec un jeu normal du 0.3 au 2 (Camalot C4) et une dizaine de dégaines (dont 2-3 à rallonge) vous ferez l’immense majorité des voies sans souci.
– Ça vaut le coup de repérer les heures d’ensoleillement des différentes parois en début de séjour (elles sont parfois indiquées dans le topo Greece Climbing) et de faire en fonction suivant ce que vous cherchez (ombre ou soleil suivant la période de l’année), si vous cherchez le soleil il y a quelques pièges (paroi S mais qui ne prend pas le soleil du tout l’automne car abritée par une plus grande paroi à côté, etc.).
– Suivant la période de l’année, le Mont Olympe (pas très loin, accessible en randonnée à pied) peut faire un magnifique « jour de repos ».
– Topos : un doux mélange entre Greece Climbing, Meteora Best of Classics, le topo online OmegaRoc et Camptocamp, ne pas louper non plus le bel article de Yann Nussbaumer sur son séjour là-bas !
Quand est-ce qu'on part ?
Au printemps ou en automne (grosso modo mai-juin ou septembre-octobre).
Un tout grand bravo et merci à Julie pour ces incroyables vacances de grimpe !